À l’attention de l’honorable Blaine Higgs

 

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Je souhaite vous faire part de mes préoccupations concernant les récents rapports des médias suggérant que vous pourriez envisager de convoquer des élections générales. Je tiens à ce que vous sachiez, comme je l’ai déjà dit publiquement à plusieurs reprises, que notre parti n’a pas l’intention de provoquer des élections cette année. Je vous en donne ma parole.

 

Je suis fermement convaincu que ce n’est pas le moment de déclencher des élections. Notre économie est en crise et la pandémie se poursuit.  C’est le moment pour tout le monde de se concentrer sur ces deux priorités essentielles pour notre province. Nous assistons au plus grave ralentissement économique de l’histoire de notre pays et de notre province. Il serait tout simplement irresponsable de déclencher des élections maintenant.

 

Les entreprises du Nouveau-Brunswick reprennent leurs activités plus rapidement que celles des autres provinces, mais nous savons que bon nombre d’entre elles ne survivront pas et que seulement 24 % de celles qui ouvrent à nouveau fonctionnent avec un volume de ventes normal. Les difficultés ne diminueront pas à mesure que les programmes fédéraux prendront fin.

 

Au cours des deux dernières semaines, nous avons été témoins d’importantes mises à pied et de réductions de services ici, au Nouveau-Brunswick.  Air Canada, Westjet, Loto Atlantique, l’Université Mount Allison et Organigram n’en sont que quelques exemples. Pendant mon séjour en Irlande, j’ai appris que des stratégies audacieuses et agressives avec les compagnies aériennes sont nécessaires pour assurer le renouvellement et l’introduction de nouveaux vols. Je me suis personnellement rendu à Montréal et à Calgary pour rencontrer les PDG d’Air Canada et de Westjet et j’ai réussi à faire pression sur eux pour qu’ils lancent de nouveaux vols. L’heure est à l’action, et non à la tergiversation. Les compagnies aériennes seront la clé de notre reprise économique.

 

Nos idéologies diffèrent, vous êtes conservateur, je suis libéral. Mais l’heure n’est pas à la partisanerie. J’encourage les investissements stratégiques du gouvernement dans notre économie. Je vous demande de tendre la main à notre ami commun, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenny, qui vient d’annoncer un plan de relance économique audacieux, à multiples facettes, axé sur le retour au travail des gens, la construction d’infrastructures stratégiques et la diversification de l’économie albertaine. Nous avons besoin d’un tel plan ici, au Nouveau-Brunswick, dès maintenant.

 

Avec vous et d’autres dirigeants politiques, j’ai accepté de mettre la politique partisane de côté et de rejoindre le comité du Cabinet sur la Covid-19. Je salue votre travail, celui de la Dre Russell et de l’équipe de la Santé publique pour avoir aidé le Nouveau-Brunswick à aplatir la courbe et à réduire la propagation du virus dans toute notre province.  Comme la Dre Russell et vous-même l’avez souligné à de nombreuses reprises, nous ne sommes pas au bout de nos peines et nous devons rester vigilants en prenant des mesures pour réduire le risque de contagion. La pandémie et l’économie doivent être au centre de nos préoccupations, et non pas des élections générales.

 

Je vous demande malgré tout de tenir votre engagement d’organiser des élections partielles dans les deux circonscriptions dont les électeurs et électrices ne sont pas représentés au sein de l’Assemblée législative depuis bien trop longtemps. Il est sans précédent que les habitants de Sainte-Croix et de Baie-de-Shediac-Dieppe aient dû rester si longtemps sans représentation à l’Assemblée législative.

 

Ces deux élections partielles constitueraient une approche mesurée de la situation actuelle au Nouveau-Brunswick et donneraient à Mme Poffenroth et à son équipe d’Élections NB l’occasion d’apprendre à mieux gérer le risque d’élections à l’échelle de la province à un moment plus opportun et plus sûr. Il n’est pas vraiment nécessaire de déclencher immédiatement des élections partielles dans Sussex-Fundy-St. Martins et peut-être que, si on le lui demandait, M. Bruce Northrup accepterait de rester pour plusieurs mois encore, par sens du devoir envers sa province.

 

Je tiens à vous réitérer ma promesse que le Parti libéral ne provoquera pas d’élections cette année, compte tenu de la pandémie et de la nécessité de mettre l’accent sur la reprise de notre économie.

 

Encore une fois, je crois que nous devons nous concentrer sur la reprise économique. Je vous invite à en faire une priorité de votre gouvernement et à renoncer à tenir des élections provinciales dont les gens ne veulent pas et dont ils n’ont pas besoin.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération.

 

 

Kevin Vickers

Chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick

Précédent
Suivant