Une motion présentée par l’Opposition officielle et visant la création d’un poste de défenseur de la santé mentale a été adoptée à l’unanimité la semaine passée à l’Assemblée législative.

 

La motion 12, présentée par la députée de Moncton-Est, Monique LeBlanc, et appuyée par le député de Moncton-Centre, Robert McKee, proposait la création d’un poste de haut fonctionnaire de l’Assemblée législative, impartial et indépendant, pour les personnes ayant des troubles de santé mentale et les proches aidants membres de leur famille qui agissent en leur nom. Le gouvernement n’ayant pas accepté la création d’un nouveau poste de haut fonctionnaire de l’Assemblée législative, les députés libéraux ont amendé leur motion et proposé la création d’un poste de défenseur. La motion ainsi amendée a reçu l’appui unanime du gouvernement et des deux autres partis d’opposition.

 

Monique LeBlanc affirme qu’elle tenait à ce que le débat reste apolitique. « La santé mentale concerne tous les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises. Il était important de ne pas tomber dans la partisannerie politique. Je me réjouis donc que cette motion ait été votée à l’unanimité. » La députée de Moncton-Est a toutefois insisté sur la l’importance de donner au nouveau défenseur les moyens de répondre au besoin de la population en matière de santé mentale. « Il est certain que cet amendement réduit la portée de la motion, mais je crois malgré tout que c’est un pas dans la bonne direction. Il faudra veiller à ce que le nouveau poste de défenseur de la santé mentale soit un poste de niveau élevé, indépendant et doté de ressources. »

 

Robert McKee, porte-parole de l’Opposition en matière de Justice, a pour sa part insistée sur l’urgence de la situation. « le rapport Vers l’avenir, ensemble, paru en 2009, contenait plus de 80 recommandations dont certaines restent à être mises en œuvre. Les dernières statistiques démontrent clairement que la situation est devenue critique. Il faut agir sans délais et renforcer notre capacité à répondre aux besoins en santé mentale. »

 

Citoyen engagé en faveur de la santé mentale, Paul Ouellet était présent lors du débat à l’Assemblée législative. « Il est clair que cette motion fera avancer le dossier de la santé mentale : les personnes souffrant de maladie mentale auront enfin une voix et quelqu’un pour les défendre. Le fait que le vote ait été unanime est un bon signe et j’espère que tous les partis politiques vont maintenant travailler dans la même direction » a déclaré Ouellet. « Il s’agit d’une première étape. J’espère que la création du poste figurera au prochain budget provincial, qu’il s’agira d’un poste de niveau élevé et qu’il sera totalement indépendant. »

 

Selon Statistique Canada, le suicide est la deuxième principale cause de décès chez le jeunes de 20 à 29 ans et la troisième principale cause de décès chez les adultes de 30 à 44 ans. Parmi les 4 000 personnes qui décèdent à la suite d’un suicide à chaque année plus de 90 % souffraient d’un problème de santé mentale. Dans son dernier rapport, le Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick indique par ailleurs que 48% des élèves interrogés dans la province ont présenté des symptômes d’anxiété et de dépression au cours de la dernière année scolaire. À l’échelle planétaire, les pertes de productivité dues à la dépression et à l’anxiété s’élèvent à environ 1300 milliards de dollars par an, selon l’Organisation mondiale de la santé.

 

 

 

 

 

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