Les gens ont le droit de se sentir en sécurité au travail. Il est de plus en plus évident que les personnes qui travaillent dans nos hôpitaux au Nouveau-Brunswick ont des préoccupations très légitimes quant à leur sécurité chaque fois qu’elles se présentent pour un quart de travail.

 

Il s’agit d’une situation dangereuse qui doit être traitée immédiatement par le gouvernement et nos régies de la santé.

 

Les médias ont récemment fait la lumière sur cette question. Mais c’est aussi une question que l’Opposition libérale a portée à l’attention de l’Assemblée législative avant Noël sous la forme d’une motion exhortant le gouvernement à prendre des mesures face à certaines statistiques alarmantes.

 

Comme le souligne la motion libérale, les autorités sanitaires du Nouveau-Brunswick ont signalé 1 600 incidents violents au cours de l’année 2018-19. Cela représente 4,5 incidents violents par jour dans les hôpitaux du Nouveau-Brunswick. C’est un taux beaucoup plus élevé que celui de la Nouvelle-Écosse.

 

Les données de Travail sécuritaire NB montrent que les demandes d’indemnisation pour violence au travail dans les hôpitaux et les foyers de soins sont plus de trois fois supérieures à celles des employés des établissements correctionnels. Les demandes acceptées pour des raisons de santé mentale et de SSPT par le personnel infirmier représentent près d’un tiers de toutes les demandes fondées sur des raisons de santé mentale et de SSPT dans la province.

 

Le président du conseil d’administration du réseau de santé Horizon, John McGarry, affirme que la situation est “hors de contrôle ». Aussi effrayant que cela puisse paraître, ce n’est pas une hyperbole. Nous sommes tout à fait d’accord avec cette analyse. 

 

La motion libérale a également souligné qu’au début de 2019, la moitié des postes d’agents de sécurité dans nos hôpitaux étaient vacants. La PDG d’Horizon, Karen McGrath, a souligné que ces agents de sécurité n’ont pas les pouvoirs nécessaires pour protéger correctement les employés des hôpitaux. 

 

Les travaux de l’Assemblée législative se sont arrêtés en fin d’année avant que nous ayons eu la chance de débattre de notre motion. Mais les faits et les chiffres sont là, dans la motion, au feuilleton, pour que le gouvernement puisse les voir. Si le gouvernement agit maintenant pour répondre à ces très graves préoccupations de manière concrète (pas une enquête en ligne ou une étude plus approfondie, mais une action réelle), il ne sera pas nécessaire de débattre de cette motion au printemps, lorsque reprendront les travaux de l’Assemblée. Nous serions d’accord avec cela. Nous nous en féliciterions.

 

En tant qu’Opposition, je pense qu’il est important que nous indiquions des solutions possibles et que nous ne nous contentions pas de nous plaindre et de pointer du doigt les responsables. Les gens sont fatigués de cette approche, et à juste titre. 

 

Tout d’abord, où dans le système se trouve le problème le plus important ? Bien qu’il y ait des problèmes dans l’ensemble du système, certaines données indiquent que le risque d’incidents violents est plus élevé dans les salles d’urgence de nos grands hôpitaux et dans les services psychiatriques. Cela semble simple, mais là où le risque est le plus élevé, nous avons besoin d’une sécurité accrue. Et n’ergotons pas sur le coût de cette mesure. Tout compte fait, cela ne serait pas si coûteux. Le gouvernement devrait simplement dire aux réseaux de santé qu’il prendra en charge le petit coût supplémentaire qu’il faudrait pour éviter qu’une infirmière ou un infirmier ne soit agressé.

 

Deuxièmement, faites attention à ce que dit Mme McGrath sur le fait de donner aux gardiens et gardiennes les pouvoirs nécessaires pour faire leur travail correctement. Comme on me l’a décrit, nos gardiens et gardiennes dans les hôpitaux ont beaucoup moins d’autorité et de pouvoir pour intervenir que, par exemple, les agents de la paix dans un tribunal. C’est une question sur laquelle le cabinet pourrait enquêter et à laquelle il faut apporter rapidement une réponse. Cela devrait au moins être placé en tête de la liste des priorités exigeant l’action du ministère.

 

Examinons également les meilleures pratiques. Y a-t-il des hôpitaux au Nouveau-Brunswick qui assurent mieux la sécurité que d’autres ? Si oui, pourquoi ? Si nous avons un exemple dans notre propre province où nous faisons un bon travail dans ce domaine, il est logique d’adopter ce modèle à l’échelle provinciale.

 

Le recrutement et le maintien en poste sont peut-être un problème à plus long terme, mais selon les médias, certains des agents de sécurité de nos hôpitaux sont payés à peine plus que le salaire minimum pour leur travail. Bien que je ne connaisse pas les détails du contrat de sécurité dans nos hôpitaux, il serait difficile de garantir une main-d’œuvre stable avec ce type de structure salariale. 

 

Cela soulève la question de la privatisation des services hospitaliers en général. Lorsqu’il s’agit du bien-être des personnes qui s’occupent de nos citoyens et citoyennes vulnérables, le résultat financier ne peut être le seul indicateur de performance. La sécurité des employés doit être le premier des indicateurs de performance.

 

Ce sont toutes des choses qui pourraient être examinées immédiatement par le gouvernement. Bien que les libéraux de l’Opposition aient présenté une motion sur cette question, nous préférons une action immédiate à un débat législatif qui se tiendrait plus tard dans l’année. Si la violence contre les employés n’est pas en tête de la liste des priorités de ce gouvernement, elle devrait l’être.

 

Kevin Vickers

Chef

Parti libéral du Nouveau-Brunswick

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