Comment améliorer le marché du logement
février 12, 2024 • Non classifié(e)
À un moment où les Néo-Brunswickoises et les Néo-Brunswickois peinent plus que jamais à joindre les deux bouts, le gouvernement Higgs continue d’annoncer une mauvaise nouvelle après l’autre aux locataires. L’annonce du retrait de l’obligation pour les propriétaires d’échelonner les augmentations sur une longue période est absolument ahurissante. N’oublions pas, non plus, ses échecs répétés dans les programmes destinés à l’aide aux locataires. Nous sommes absolument stupéfiés de la cruauté que le gouvernement Higgs démontre à l’égard de tant de résidents de notre province. Bref, le bilan de ce gouvernement en matière de protection des locataires est catastrophique.
Depuis la réélection de Higgs en 2020, plus de gens que jamais auparavant sont à la rue et l’inaction complète du gouvernement dans ce dossier fait en sorte que les municipalités sont contraintes de tenter de résoudre le problème du mieux qu’elles le peuvent, et ce, malgré des budgets nettement insuffisants et beaucoup trop peu de ressources.
Le Nouveau-Brunswick demeure l’une des rares provinces canadiennes où il n’existe aucun plafond de l’augmentation des loyers. En 2022, les locataires pouvaient se rassurer en sachant qu’il existait un tel plafond. Ils pouvaient donc planifier leur avenir et s’assurer que leur famille ait un toit au-dessus de sa tête. En 2023, ce plafond a été éliminé par le gouvernement Higgs qui l’a remplacé par un système selon lequel les augmentations sévères devaient être échelonnées sur deux ou trois ans. Cette augmentation progressive était loin d’être idéale, car la responsabilité de la contester revenait au locataire, mais c’était encore mieux que rien. En 2024, même cette maigre forme de protection a été éliminée, laissant ainsi les locataires du Nouveau-Brunswick complètement à la merci d’augmentations démesurées.
Pendant ce temps, les loyers continuent d’augmenter et les locataires n’ont plus aucun recours pour s’en protéger. Pourtant, il existe des solutions que le gouvernement actuel pourrait facilement utiliser pour protéger les gens dès maintenant et qui permettraient la mise en œuvre de plans qui assureraient l’avenir des Néo-Brunswickoises et des Néo-Brunswickois. Cependant, le gouvernement Higgs choisit encore une fois, en toute connaissance de cause, de ne rien faire.
La façon la plus rapide de venir dès maintenant en aide aux locataires serait d’immédiatement rétablir un plafond de l’augmentation des loyers. Lorsqu’il a été supprimé, le gouvernement Higgs a affirmé que c’était dans le but de stimuler le développement immobilier. Toutefois, nous savons maintenant que beaucoup plus de logements ont été construits en 2022, alors que le plafond était en place, qu’en 2023, après qu’il ait été éliminé. La stratégie du gouvernement actuel a donc, encore une fois, été un échec sur toute la ligne, ce qui prouve hors de tout doute que le plafond de l’augmentation des loyers doit absolument être légiféré afin que les locataires et les propriétaires puissent planifier leur avenir.
En l’absence d’un plafond d’augmentation des loyers ET d’une obligation d’échelonner les augmentations sur une longue période, nous serions en droit de nous attendre du gouvernement actuel qu’il offre un programme de Banque des loyers avec des critères clairs et définis. C’est malheureusement sans grande surprise que nous constatons que ce n’est absolument pas le cas. Les critères d’admissibilité demeurent extrêmement flous, beaucoup trop peu de gens reçoivent de l’aide et le ministre responsable du logement répond simplement aux Néo-Brunswickoises et aux Néo-Brunswickois dans le besoin de tenter leur chance, même s’ils ne sont pas certains de leur admissibilité. Voilà donc un autre excellent exemple de politique mal réfléchie, mal préparée et lancée sur le pouce par le gouvernement Higgs, sans aucune préoccupation pour les conséquences qu’elle aura sur les locataires et sur leurs familles. Les Néo-Brunswickoises et les Néo-Brunswickois méritent mieux.
La crise du logement à laquelle le Nouveau-Brunswick fait actuellement face est extrêmement alarmante. Au-delà de l’aide à court terme dont les locataires ont désespérément besoin, il faut aussi penser au nombre de logements disponibles qui est actuellement nettement insuffisant, ce qui complique sérieusement la situation pour les propriétaires actuels, pour ceux qui souhaitent acheter une maison et pour ceux qui dépendent du logement social. Nous devons donc absolument et dès maintenant construire bien davantage de logements. Heureusement, le gouvernement fédéral collabore étroitement avec les municipalités de la province afin de financer de nouveaux projets de développement, mais le gouvernement provincial peut et doit jouer un rôle beaucoup plus important qu’il ne le fait actuellement pour contribuer à la résolution de ce problème sans précédent.
Le Nouveau-Brunswick dispose d’un grand nombre d’organismes de logements sans but lucratif et de coopératives d’habitation. Ces groupes possèdent une connaissance très approfondie du problème et une grande expertise quant à la manière d’efficacement répondre à la présente crise du logement. En collaborant étroitement avec eux et en leur fournissant un financement adéquat, nous pourrions facilement charger ces experts de construire davantage de logements. Il n’est absolument pas nécessaire de réinventer la roue pour arriver à régler cette crise puisque nous possédons déjà tous les éléments nécessaires à la solution. Comment y arriver ? Nous devons sans tarder unir les efforts du secteur public, du secteur privé et des organismes à but non lucratif. Ensemble, nous pouvons trouver de vraies solutions pour planifier et construire davantage de logements pour les Néo-Brunswickoises et les Néo-Brunswickois. Seulement, le temps presse et nous aurions déjà dû nous y mettre hier. Qu’attend donc le gouvernement Higgs pour agir?
Le manque de logements a des répercussions directes et sévères sur tous nos autres besoins essentiels tels que les soins de santé et l’éducation. Également, plus le sans-abrisme et la précarité du logement augmentent, plus la pression se fait sentir sur les banques alimentaires, les refuges, l’aide gouvernementale, la sécurité publique et le système de justice.
La crise du logement ne peut plus attendre que le gouvernement Higgs daigne agir. De trop nombreux résidents sont à un seul chèque de paie de se retrouver à la rue pendant qu’il jongle à des solutions temporaires et qu’il lance, à gauche et à droite, des programmes inefficaces qui ne sont finalement que des tentatives de se créer un avantage politique. Le Nouveau-Brunswick ne peut tout simplement plus se permettre d’attendre pour Higgs.